Les animaux sont précieux. Mais cette valeur ne revêt pas la même dimension selon les personnes. Pour certains, loin des considérations relatives à nos écosystèmes, elle est financière. Purement mercantile. Cette vision des choses donne lieu à toutes sortes de trafic clandestins d’animaux sauvages, niant l’essence même de leur existence et révélant tout un pan de l’absurdité humaine.

 

Trafic animal : dans le top 4 des activités criminelles les plus lucratives

Le trafic d’espèces sauvages n’est pas une mince affaire. Il constitue même une activité aux recettes extrêmement juteuses pour les délinquants. Jusqu’à 20 milliards de dollars[1] par an au niveau mondial pour être précis, plaçant ce type de commerce au 4e rang des activités criminelles les plus lucratives au monde, juste après les stupéfiants, les contrefaçons et les êtres humains.

Ce trafic est lourd en conséquences, non seulement pour les animaux qui, déracinés de leur environnement naturel, vivent en grande souffrance dans des cages, caves ou appartements, mais aussi pour le déclin des espèces, l’équilibre de nos écosystèmes et notre sécurité sanitaire.

 

Faune exotique ou locale ? A vous de ne pas choisir

Sur ce marché clandestin où l’être vivant se voit réduit à un pur produit, certains animaux ont la cote pour leurs attributs (écailles, bois, dents, os…). D’autres, pour leur compagnie et leur exotisme, comme notamment les reptiles, les ouistitis, le tamarin empereur, les perroquets, les loutres asiatiques et, bien sur, les félins. Quant à la faune plus locale, elle ne laisse pas non plus indifférent puisque le marché est également très friand de lynx ou autres félidés, de tortues, de chouettes et de tout volatile au plumage chatoyant. Le nec plus ultra ? Mixer les espèces pour s’offrir une créature à son gout. Le passereau est ainsi souvent croisé avec d’autres oiseaux pour personnaliser les nuances de ses plumes, ou avec des canaris pour augmenter ses capacités vocales. Décidemment, la nature humaine a de la peine à se satisfaire…

 

Le rôle des réseaux sociaux

Selon Interpol, le trafic mondial augmenterait de 5 à 7 % par an. En cause, notamment les réseaux sociaux qui servent à la fois de plateforme d’échange mais aussi de promotion. Il semblerait en effet que faire un gros câlin à « son » bébé lion ou « son » Lori lent, ça rapporte des likes sur Instagram….presque autant que les vidéos de chatons qui eux , rappelons-le, sont des animaux de compagnie totalement autorisés dont l’acquisition ne fait pas encourir jusqu’à 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende (en France)…punition certainement encore trop faible pour détourner les contrebandiers de leur funestes desseins.

 

 

 

Le Centre Athénas : au secours des animaux victimes de trafic

En réponse à ce commerce insensé, il y a fort heureusement la Justice…mais aussi de valeureux Robin des Bois (des forêts jurassiennes, en l’occurrence). Le centre Athénas, que nous soutenons depuis 2020, compte ainsi parmi ses missions l’accueil et le soin de ces victimes de trafic après qu’ils sont saisis par les autorités judiciaires. En 30 ans, c’est 800 animaux qui ont été pris en charge par le refuge de l’Etoile.

Que faire des animaux saisis ?

Lorsqu’un animal est sauvé des griffes de son propriétaire auto-déclaré, il est en effet souvent très compliqué, voire risqué pour sa vie, de le renvoyer dans son pays d’origine. Le relâcher dans la nature n’est bien souvent pas une option : difficile pour lui de survivre par lui-même après des années de captivité, ou dans un environnement différent de son habitat d’origine. De plus, ceci présente le risque de générer une forte hybridation, nuisible à la survie des espèces endémiques.

 

 

Finir sa vie entre 4 murs : un bien triste destin

Les structures comme le centre Athénas sont donc indispensables pour expertiser et soigner ces animaux. Parfois, lorsqu’une solution adaptée est trouvée, ils ont la chance de recouvrer leur liberté, comme pour ces deux chouettes Harfang des neiges qui pourront regagner leur toundra arctique si tout se déroule comme prévu. Souvent, ils finissent malheureusement leur vie au centre, mais entre de bonnes mains…celles de Gilles et Lorane, les responsables du centre qui, depuis 15 ans, prennent grand soin, entre autres, de deux lynx saisis dans la cave d’un HLM en région parisienne lorsqu’ils étaient bébés.

Aidons-les

Equipement, nourriture, soins, transports, mise en place de programmes de réhabilitation… la charge financière de la garde de ces animaux se révèle très lourde et pèse entièrement sur le centre Athénas qui vient pallier le manque de moyens des services publics.  Ils sont besoin de soutien et de financement pour poursuivre cette mission d’intérêt général.

Mais ils ont aussi besoin d’une véritable prise de conscience. Non ! Acheter, nourrir, dorloter et exhiber un animal sauvage sur Tik Tok, ce n’est pas l’aimer. C’est l’utiliser et le détruire. Aimer la nature, c’est la laisser libre et en paix, tout simplement.

 

[1] Données Interpol.

 

 

 

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