Chez Equestrio Foundation, nous aimons les images. Les très belles images ! Car elles parlent, si vous les regardez bien. Elles nous permettent de plonger dans des réalités souvent éloignées de notre quotidien. De vivre, quelques instants, au contact de la nature et des animaux que nous cherchons à préserver. C’est pourquoi, pour chaque projet que nous soutenons financièrement, nous organisons également un magnifique reportage photo ou vidéo réalisé par des passionnés, choisis pour leur talent et le sens de l’éthique dont ils font preuve dans leur pratique.

L’un de ces passionnés, c’est Antoine Lafay, avec qui nous avons collaboré pour mettre en lumière l’action du centre Co&xister. Zoom sur ce talentueux et très sympathique pâtissier-photographe, féru de blaireaux…et d’orages. Ça fait beaucoup de vies en une, ça !

 

 

Qu’est-ce qui vous a amené à devenir photographe animalier ?

Une rencontre, comme pour beaucoup de choses dans la vie ! Depuis tout petit, je vis à proximité de la nature et, un jour, je suis tombé nez à nez avec un renard. Cette rencontre m’a littéralement empli d’émotions et j’ai tout simplement souhaité revivre cela. Je suis pâtissier de métier mais, depuis bientôt 8 ans, je pratique la photographie dans mon temps libre.

 

Avez-vous un animal de prédilection ?

Oui, le blaireau ! Depuis quelques années, j’ai tissé un lien particulier avec une famille de blaireaux dans mon village. Je suis chaque portée, j’observe les jeunes devenir des adultes et je les vois prendre leur indépendance, pour ceux qui partent du clan familial.

 

Quelles sont les spécificités de la photographie naturaliste ?

Il est important de bien connaitre ses sujets. Et tous les éléments doivent être pris en compte. La météo, par exemple, pour favoriser une meilleure discrétion. Le vent doit toujours venir de face afin que les animaux ne sentent pas notre odeur. Aussi, quand je me rends sur un lieu où je vais faire un affut, je dois y aller de façon stratégique. J’observe au préalable les animaux dans les coins que je repère afin de définir quelle est la tranche horaire la plus adaptée pour me déplacer sans me faire voir.

 

 

Photo d'Antoine Lafay, photographe Animalier

 

Quelles sont les principales contraintes et enjeux pour un photographe animalier ?

Les contraintes sont souvent liées à la météo. Bien que, si on est passionné, on sort par tous les temps ! Il n’y a pas vraiment d’enjeux sauf celui de sensibiliser au maximum sur le déclin des espèces sensibles. Et ceci est fondamental pour moi. Tous ne pensent pas forcément ainsi mais, personnellement, je ne peux pas partir faire des images sans avoir une démarche derrière. La nature nous offre tellement, nous nous devons de faire un geste en sa faveur.

 

Vous est-il déjà arrivé d’être confronté à des situations où les animaux étaient dérangés ?

Oui et ce n’est jamais le but mais cela arrive malheureusement. Tout photographe animalier a déjà dérangé. Mais seuls ceux qui ont une bonne éthique apprennent de leurs erreurs.

En fait, il s’agit de se rappeler que par le simple fait de mettre un pied dans la nature, nous dérangeons. Chaque espèce a des périodes plus sensibles que d’autres – parade, reproduction, naissance- et c’est tout particulièrement dans ce genre de moment qu’aucun stress ne doit leur être imposé. En tant que photographe animalier, il est fondamental pour moi de rester connecté au monde vivant. C’est les animaux et la nature avant la photo.

 

Est-ce de plus en plus difficile de photographier des animaux sauvages ? Avec la lumière des villes ou le dérangement des promeneurs par exemple.

Je dirais que oui, mais tout dépend les périodes et les saisons. Bien qu’avec le Covid-19 les gens sont plus allés dans la nature et la faune en a payé le prix.

Pour ce qui est de l’impact des villes sur la faune sauvage, avec l’urbanisation croissante, les animaux ont dû s’adapter et sont de plus en plus présents en milieu urbain et péri-urbain. Certains cimetières abritent des terriers de blaireaux ou renards. Les greniers font office d’abris pour les rongeurs et rapaces nocturnes. Les cours d’eau pour les oiseaux aquatiques… La ville regorge finalement de vie sauvage… encore faut-il savoir où la trouver.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Si on parle de mon métier de pâtissier, c’est de pouvoir manger des gâteaux tous les jours mais je ne crois pas que ce soit le sujet évoqué ! Alors pour celui de photographe animalier, ce qui me passionne, c’est le contact avec le sauvage, de pouvoir se ressourcer dans la nature, et puis, par-dessus tout l’adrénaline suivie de l’émotion générée par chaque rencontre.

 

Votre plus grand défi ?

Je n’ai pas vraiment de défi mais beaucoup de projets ! Sinon, je dirais : contribuer à faire changer, à mon échelle, les mentalités sur le rapport entre les humains et les animaux sauvages.

 

Votre plus grande fierté ?

Une parution de ma série urbaine « Ruelle Sauvage » dans le magazine Nat’images et un reportage à la RTS, également sur cette série.

 

3 grandes qualités d’un photographe animalier ?

Patient, sensible, éthique.

 

3 grands défauts d’un photographe animalier ?

Solitaire, si tant est que cela soit un défaut !

 

Votre rêve ?

Partir en expédition dans des pays très reculés afin de vivre des expériences hors du commun.

 

 

 

Equestrio Foundation souhaite dire un grand MERCI à Antoine et à tous les photographes ou vidéastes avec qui nous collaborons. A travers leur talent et leur sensibilité, ils contribuent à mettre en lumière l’engagement des porteurs de projets et à rendre visible l’invisible.

 

Pour redécouvrir le reportage d’Antoine pour Equestrio Foundation, c’est par ici, ou sur notre compte Instagram , projet Co&xister.

 

 

Photo portrait d'un cheval au sanctuaire

 

 

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